12/06/2007

Le "Paris" gagné de Guazzini

En 1992, Max Guazzini l'ex-chanteur directeur d'NRJ, ami personnel de Dalida et de Bertrand Delanoë, faisait le pari de relancer le rugby dans la capitale en reprenant le Stade Français alors en deuxième division.

Cinq ans plus tard, avec le concours de Bernard Laporte comme entraîneur, il atteint son premier objectif en devenant l'heureux gardien annuel du Bouclier de Brennus. A l'époque une petite centaine de supporters, tout au plus, s'étaient alors rendus sur les Champs Elysées pour célébrer avec les joueurs stadistes ce moment historique de leur club, quelques 84 ans après leur dernier titre de champion de France. Dix ans plus tard, après une belle victoire à l'arrachée 23 à 18 contre les vaillants mais malheureux jaunards de Clermont-Ferrand, ils étaient environ 6000 pour fêter le 13ème titre du Stade Français et acclamer le bus à fleurs de leurs "Dieux du Stade". On peut donc légitimement affirmer que le pari fait par Max Guazzini, il y a maintenant 15 ans, est aujourd'hui indéniablement gagné !

Cet homme passionné et iconoclaste symbolise à lui seul l'avènement du professionnalisme dans le monde du rugby français. Dès le départ de cette aventure, en bon chef d'entreprise qu'il est, il investit beaucoup de son argent personnel dans le club et effectue ensuite trois ans plus tard une belle fusion acquisition avec un autre vieux club omnisport de Paris, le CASG.

Homme de communication, son réseau personnel et sa connaissance du monde des médias va lui permettre de faire de son club le plus médiatique de France. A l'époque, considéré au mieux comme un provocateur, il a bousculé pour ne pas dire raffuté les conservatismes et les habitudes du rugby à l'ancienne en proposant : des shows dignes du super bowl (pom-pom girls, feu d'artifice, entrée du ballon sur un char tiré par des chevaux, démonstration de catch, cascades équestres etc...), des voitures télécommandées (pour amener de l'eau aux joueurs et le « tee » du buteur), des hymnes musicaux populaires (dont en 98 un certain « I will survive » repris d'abord par les Bleus puis par le pays tout entier), des marraines du club plus glamours les unes que les autres (Madonna, Naomie Campbell, Mathilda May), des maillots originaux (roses ou à fleurs) et aussi des calendriers dénudés osés (parfois même sur certains clichés à la limite du porno hard).

Grâce à toutes ces initiatives audacieuses, tant en matière de publicité que de politique tarifaire (places à 5 et 10€), il a réussi à amener un certain nombre de gens, habituellement peu au fait de la chose rugbystique, à s'intéresser à ce sport a priori assez difficile d'accès pour les non initiés. Tout petit exploit au regard du fait d'avoir enfin apporté la preuve au cercle traditionnel de l'ovalie française que le rugby peut aussi réussir à exister au nord de la Loire.

En dotant son club d'une équipe performante, puis d'un large public enthousiaste et enfin pour finir d'un palmarès aujourd'hui impressionnant, Max Guazzini en a fait un des acteurs majeurs du rugby hexagonal actuel. Pour en devenir le véritable leader incontesté, il lui reste maintenant un tout dernier petit détail à régler : offrir à son Stade Français la H Cup, seul et unique trophée qui lui manque encore. Afin de réussir ce nouveau pari, il devra profiter de l'intersaison pour combler les départs annoncés de joueurs importants comme Auradou, Pichot et James. Seule condition pour espérer voir ses hommes, conduits par Fabien Galthié, conjurer dès l'année prochaine les souvenirs encore douloureux des finales 2001 et 2005 toutes deux perdues de justesse contre les Tigres anglais de Leicester et les joueurs du Stade Toulousain. C'est tout le mal qu'on peut souhaiter à ce bienfaiteur du stade et du rugby français.

3ème mi-temps

Le rugby à la Guazzini !


Si t'es fier d'être parisien...


Les dieux du Stade Français

6 commentaires:

vincent barre a dit…

Yep !

Ce sponsoring à la Michou me laisse à penser que le sport en général et le rugby en particulier pourraient très bien concourir pour les Grammy Award.

Et puis entre nous ...à quand une bonne mêlée au Moulin Rouge ?

Pour moi le sport rimait, hier encore, avec effort. Ce blog me démontre que j'ai tort.

Plooz a dit…

A mon sens, le sport rime toujours avec effort. On ne devient pas champion de France de rugby uniquement en prenant des positions suggestives lors de séances photos pour un calendrier.
Maintenant il faut reconnaitre que pour ce qui est de la mise en scène, Max Guazzini en fait parfois un peu beaucoup.
Cependant les très bons résultats financiers actuels de la LNR ainsi que les dernières audiences réalisées lors de la phase finale du Top 14 tendent à lui donner raison.
On peut donc penser qu' aujourd'hui associer sport et spectacle sans renier les valeurs qui font l'âme de ce sport est certainement la meilleure solution pour permettre au rugby de conserver sa deuxième place de sport préféré des français derrière l'indétrônable football.

Anonyme a dit…

Le sport est depuis toujours un spectacle nourrit par l'effort de l'être humain qui va au bout de ses limites. Ce qui est intéressant dans la démarche de Guazini c'est d'avoir réussi à élargir le public du rugby tout en conservant l'esprit noble de ce sport. Le sport rime touours avec effort, mais il évolue avec la société, espérons que nous ne perdrons pas l'esprit sportif au détriment de l'esprit monétaire...

Euskalia

Anonyme a dit…

Le respect et l’admiration que j’avais pour ce club ne fais, hélas, que se désagréger saison après saison...
A l’instar de la plupart des supporters des différents club du Top 14 que j’ai pu rencontrer cette année, je trouve que celà commence à friser le ridicule.

Certes, le travail accompli par M. Guazzini est exceptionnel, son équipe étant désormais une formidable machine de guerre par la profondeur et la qualité d’un effectif qui n’a rien à envier celui du Stade Toulousain ou de Leicester.

Mais je trouve qu’il est quand même dommage d’être obligé de raccoler son public en prostituant ses joueurs et en fusionnant avec le cirque Zavatta.

Attention, ne vous méprenez pas, je ne suis pas un néo-con aigri pro-sarkosy et nostalgique des valeurs morales passées de ce pays. Ni même un puriste borné du fin fond du terroir.

Que l’on exhibe sa trompe à tout va fais bien-sûr partie des incontournables d’une troisième mi-temps réussie. Une touchette sur la joue du voisin, un petit noeud pour rigoler, quoi de plus normal.

Mais de là à en faire un argument marketing afin de recruter son public...

Quelle crédibilité pour les abonnés de Jean Bouin qui doivent commencer à espérer que la fontaine du succès ne se tarisse pas afin de pouvoir continuer à se défendre face aux boutades des supporters adverses ?...

Oui je parle bien là des pauvres authentiques fidèles supporters qui ont dû troquer leur dignité pour le budget. Ceux qui, au stade de France, préfèrent ne pas contester la décision de l’arbitre trop véhément de peur d’avoir à faire face à une avalanche de questions concernant la règle de l’en-avant et la forme ovale du ballon, ceux qui ont chantés dans le stade ne serait-ce que pour donner l’illusion pendant deux minutes que l’on était bien à Paris et pas à Clermont, ceux qui sont restés pour applaudir leur équipe à la remise du Brennus et qui sont allés la fêter comme il se doit sur les Champs.

Bref, ceux qui le mérite ce bouclier et qui au fond d’eux-même se disent que dans leur club il y a quand même un sacré paquet de guignols opportunistes qui déserteront le stade au moindre changement de vent en délaissant leurs fanions roses et leurs calendriers pour aller supporter la toute nouvelle équipe de football américain mais surtout Lorie et l’incroyable Hulk Hogan en première partie.

Une question me taraude : jusqu’où irez-vous dans la bouffonerie M.Guazzini ?

Anonyme a dit…

Il s’agit de marketer le sport et le club. C’est grace a toutes ces operations que Le Stade réussit a se payer un banc de touche de belle facture et ainsi rester au top en permanence. Personellemt je suis fan du sport et j’aimerais bien avoir un show d’avant match comme on les a au stade de France pour tous les matchs. Perso j’ahabite a Limerick en Irlande, ville hote de l’equipe du munster ( champions d’Europe en 2006 ). Je peux te dire que c’est pas marrant de se claquer les matchs sous la pluie, le vent, etc etc... Bon ya le Pub apres mais c’est un peu toujours la meme chose. Si on pouvais etendre le concept du match spectacle a une ligue europeenne ca serait vraimment sympa, car on irait au stade pour un spectacle, un match de rugby de super niveau, il y aura pleins de nanas dans les tribunes et on fera la fete tous ensemble. Plutot que de gueuler comme un veau sur l’arbitre ( je prefere qqun qui ne connais pas la regle du hors jeu plutot que qqun qui gueule sur l’arbitre... ). Bref pour le moment ca n’exisate qu’au stade francais.

Anonyme a dit…

"Seule condition pour espérer voir ses hommes, conduits par Fabien Galthié, conjurer dès l’année prochaine le souvenir encore douloureux de la finale 2001 perdue de justesse contre les Tigres anglais de Leicester."
Il semblerait que les supporters parisiens ai raye de leur memoire la defaite de 2005 face au ST, perdue de justesse aussi. ;)