10/06/2007

Bernie joue à qui perd gagne

Compte tenu des absences des internationaux biarrots, parisiens, toulousains et montferrandais, pour cause de phase finale du Top 14, on n'attendait pas grand chose des deux tests matches du XV de France en Nouvelle-Zélande. Le moins qu'on puisse dire c'est qu'on n'a pas été déçu.

Après une première défaite cinglante 42 à 11, les réservistes de Laporte ont subi lors du 2ème test la plus lourde défaite de l'histoire du rugby français contre les All Blacks sur un score sans appel de 61 à 10. Paradoxalement, à 90 jours de l'ouverture de la Coupe du monde de rugby, cette grosse "branloute" (mi-branlée, mi-déroute) n'est peut-être pas une si mauvaise nouvelle que ça pour les Bleus.

Tout d'abord cette tournée expérimentale en terre néo-zélandaise aura été l'occasion pour Laporte et ses adjoints d'affiner un peu plus clairement les contours du groupe des 30 joueurs titulaires qui sera en charge de défendre la maison France. Elle aura également permis à tout un groupe de jeunes joueurs de goûter aux exigences du haut niveau international. Les glorieux anciens comme Thomas Castaignède ou Christophe Califano, quant à eux, auront eu une dernière chance de convaincre le jury de continuer l'aventure. Au final, hormis Sébastien Chabal, il est fort probable que la très grande majorité des joueurs de cette sélection regarderont la prochaine Coupe du monde de rugby confortablement installés dans leur canapé.

Autre aspect positif, il parait évident que lors des matches du 1er tour contre l'Argentine et l'Irlande Bernard Laporte ne devrait pas avoir à insister trop lourdement dans les vestiaires ,comme il sait si bien le faire, pour expliquer à ses joueurs la nécessité de décrocher la première place du groupe et ainsi éviter d'avoir à croiser la route des Blacks dès les quarts de finale.

Pour finir, grâce à ces deux nouvelles démonstrations de puissance, les Néo-zélandais consolident encore un peu plus leur statut de grands favoris de la compétition. Statut qui n'est pas toujours facile à porter comme le confirme de manière assez récurrente l'histoire du sport. En effet, en cas de finale opposant la France à la Nouvelle-zélande il est du domaine du possible que les All Blacks, même de manière inconsciente, nourrissent à l'égard des Bleus un léger complexe de supériorité. Celui là même qui leur à fait perdre en 1999 la demi-finale de la Coupe du monde 43 à 31 contre l'équipe de France quelques mois tout juste après avoir étrillé ce même adversaire 54 à 7 lors d'un test match de préparation.

Les mêmes causes produisant souvent les mêmes effets on est donc subjectivement en droit d'espérer que le 20 octobre prochain puisse voir les hommes de Bernard Laporte battre à nouveau les All Blacks et brandir dans le ciel de Saint-Denis pour la première fois de leur histoire la Coupe William Webb Ellis. Car comme disait un certain Winston Churchill «Il n'y a qu'une réponse à la défaite, c'est la victoire».

3ème mi-temps

C'est pas gagné !


Difficile de pas être pris pour un jambon


Bernie le dingue

3 commentaires:

Marijo a dit…

enfin une analyse intelligente de ces tests match
j'attends avec impatience l'analyse de la finale du top 14 ...

Plooz a dit…

Merci beaucoup pour votre commentaire qui me fait quelque peu rougir... Et comme il n'y a qu'à demander je vous invite à consulter l'article : Stade Français, le "Paris" gagné de Guazzini.

Anonyme a dit…

Hum, oui c’est pas faux tout ça.
Mais, pour trouver des raisons d’espérer, on peut aussi couper la tête d’un poulet. Ou bien se pencher sur les statistiques des rencontres jouées entre telle et telle équipe avec x% d’humidité de l’air et un vent de Sud-Est et avec un score de tant à tant à la vingtième minutes de la première mi-temps ? ? :)

A t-on vraiment besoin de cela pour se rassurer ?

Les All Blacks se souviennent évidemment de la faute de supériorité de 1999 ; et ils ne veulent pas commettre la même erreur deux fois (et en 2003, ils n’avaient pas récupéré). En 1999, leur supériorité d’alors était prédite et supposée, alors qu’elle est bien réelle aujourd’hui ! Dans l’absolu, pas par rapport à leurs adversaires.

Ils se sont, en fait, accordé une GROSSE marge de manoeuvre là-dessus. Pour eux, il n’y a désormais qu’un seul adversaire : eux-mêmes ; et un seul objectif : tenir la distance ! Ceux d’en face et les résultats contre eux lors des tests ou autre chose, ils s’en contrefoutent. Il y a un affront mondial à réparer. Tout simplement.

Mais assurément, s’ils tombent contre les Français, ils vont se faire massacrer. A la loyale. Et ce ne sera pas beau à voir car il faudra vraiment les faire descendre de très très haut pour les faire abdiquer.